I
Un matin du printemps dernier
Dans une bourgade lointaine
Un petit oiseau printanier
Vint montrer son aile d'ébène
Un enfant aux jolis yeux bleus
Aperçut la brune hirondelle
Et connaissant l'oiseau fidèle
Le salua d'un air joyeux
Refrain
Les coeurs palpitaient d'espérance
Et l'enfant disait aux soldats
Sentinelles, ne tirez pas
Sentinelles ne tirez pas
C'est un oiseau qui vient de France
II
La messagère du printemps
Se reposait de son voyage
Quand un vieillard aux cheveux blancs
Vint à passer par le village
Un cri joyeux poussé dans l'air
Lui fit soudain lever la tête
Et comme aux anciens jours de fête
Son oeil brilla d'un regard fier
III
Tous les matins et tous les soirs
Épiant son retour, peut-être
Une fillette aux rubans noirs
Apparaissait à sa fenêtre
L'oiseau charmant vint s'y poser
En dépit des soldats en armes
Et l'enfant essuyant une larme
Mit sur son aile un long baiser
IV
Il venait de la plaine en fleurs
Et tous les yeux suivaient sa trace
Car il portait nos trois couleurs
Qui flottaient gaiement dans l'espace
Mais un soldat vise et fait feu
Un long bruit part et l'hirondelle
Tout à coup refermant son aile
Tombe expirante du ciel bleu
Il faut encore une espérance
Rayon divin qui ne dort pas
Mais l'oiseau qui chantait là-bas
Mais l'oiseau qui chantait là-bas
Ne verra plus le ciel de France