....
Les héros du grand chelem
Manuel Santana
(Espagne, né à Madrid le 10 mai 1938)

"Manolo"


Rien ne semblait devoir amener au tennis ce fils d'électricien de Madrid né en pleine guerre d'Espagne. Dès l'âge de dix ans, ayant perdu son père, il abandonne l'école et préfère chercher des petits boulots pour aider sa famille. Ramasseur de balle d'un jour au Velasquez tennis club, il découvre que les pourboires conséquents que lui ont versés les membres du club lui permettraient d'aider sa mère et ses frères.
Manolo passe alors ses journées au club de tennis. Là, il occupe les heures creuses de la journée à taper dans la balle avec la bande de ramasseurs du club. Il n'a qu'une planche comme raquette et des vieilles balles usées, mais qu'importe. Il montre vite un bel enthousiasme, et c'est lui le plus agile et le plus adroit. Un jour, il est remarqué par une riche entrepreneur madrilène, Roméro Giron qui lui propose d'échanger des balles. Impressionné, Roméro est séduit par ce gamin chétif mais ô combien doué. La suite est comme un conte de fée: Roméro lui propose alors de le prendre complètement à sa charge. L'entrepreneur paiera le matériel, les entraînements, et aussi les études auxquelles il attache une importance particulière. Manolo refuse d'abord la proposition, car il ne peut abandonner sa famille. Mais Roméro balaye toutes les objections et accepte de prendre à sa charge l'entretien de la famille Santana au complet!  
    Roméro ne regrettera pas sa décision. Manolo est un élève docile et doué: gymnastique et tennis intensigf le matin, leçons particulières avec un précepteur l'après midi. A dix-huit ans, il décroche son baccalauréat. En 1958 à 20 ans, il est champion d'Espagne et sélectionné en coupe Davis.
Ses progrès son rapide et il compte vite des victoires sur les grands de l'époque: Laver, Ayala, Melo, Emerson, Fraser. Sa surface de prédilection est la terre battue. Son toucher de balle et son jeu inventif et varié y font merveille.
Premièr tour à Wimbledon 
contre l'anglais Owen, 1958
Anderson et Cooper
Finale Forest Hill, 1958
Jusqu'en 1967, il fait un belle carrière de faux-amateur, préférant vivre de dessous de table plutôt que de signer un contrat professionnel à l'avenir plus incertain. Pilier de l'équipe de coupe Davis espagnol, il réussit par deux fois à lui tout seul à emmener son équipe en finale de l'épreuve en 1965 et 1967.
Cooper ne sut pourtant jamais vraiment conquérir les faveurs du public, et surtout pas celui de Wimbledon. Il est vrai que sa victoire en quart de finale contre l'anglais Wilson avait été acquise de justesse à la grande déception des spectateurs londoniens: à 5 partout au cinquième set, Wilson avait eu plusieurs balles de break qu'il ne sut pas transformer... La victoire de Cooper en 1958 qui venait après sa terrible piquette de l'année précédente contre Hoad faisait dire à certain que Wimbledon était en train de devenir un tournoi de second rang, ce qui contribua à relancer, en vain, le débat sur le tennis open. Cooper sut néanmoins profiter de ses succès pour signer avantageusement un contrat professionnel. Il quitta les rangs amateurs sans gloire, par une défaite dans le match décisif de coupe Davis contre le péruvien Olmedo
Débuts professionnels en 1958
pour Cooper et Anderson
Cooper resta un dizaine d'années dans les rangs professionnels, mais sans grands succès. Un tennis-elbow le diminua assez rapidement. Il occupa longtemps la place de secrétaire de l'association des joueurs professionnels. On le retrouve inscrit en 1968 à Roland-Garros, encore que sa participation effective soit difficile à confirmer tant les forfaits étaient nombreux cette année là. Il gagne son premier tour par W/O mais est déclaré perdant au tour suivant par le même score! 

Ashley Cooper ne doit pas être confondu avec son jeune frère John qui n'était pas maladroit non plus. John Cooper joua plusieurs années à Wimbledon dans les années 60, et son meilleur résultat fut un quart de finale en 1967 contre Pilic. L'année du boycott de Wimbledon en 1973, John Cooper reprit du service en double associé à Neale Fraser. Les deux anciens, classés tête de série N°2 arrivèrent jusqu'en finale, battus seulement par Nastase et Connors.
 

 
Ashley Cooper à Wimbledon 
pour les cérémonies 
du millénium.

Ashley Cooper a laissé le souvenir d'un joueur courageux et travailleur, mais sans talent. Il sut compenser son manque de facilité en appliquant à la lettre les consignes et les méthodes de Harry Hopman. C'était un bourreau de travail qui faisait énormément de préparatiobn physique, en musculation  et en course à pied. Son tennis très athlétique, fait de services volées, était très efficace mais n'offrait guère de variétés. Un jeu qui à l'époque était peu apprécié et qualifié quelque fois de tennis de robot ! Un  tennis d'attaque que l'on voudrait bien revoir un peu plus souvent aujourd'hui. Plus que son tennis, c'est sa condition physique et sa solidité mentale qui ont fait de Ashley Cooper un N°1 australien et mondial.
 
 

Voici son palmarès en grand chelem: 4 simples et 4 doubles messieurs.

Il a raté le grand chelem de deux matchs en 1958, battu en demi finale de Roland-Garros en 5 sets par le chilien Ayala.
 

Programme de Wimbledon, 1957
avec Ashley Cooper 

 

Championnats d'Australie Simple Messieurs(2) 1957-58
Double Messieurs(1) 1958   Neale Fraser
Roland-Garros Double Messieurs(2) 1957   Mal Anderson
1958   Neale Fraser
Wimbledon Simple Messieurs(1) 1958
Championnats d'Amérique 
Forest Hill
Simple Messieurs(1) 1958
Double Messieurs(1) 1957   Neale Fraser
Coupe Davis (1) 1957

Des idées, des remarques, des suggestions?E-mail
 

Dernière mise à jour : 13 Avril 2003
Copyright BLANCHE NET communications.
Mars 2000.